Elle s'appelait Sarah - Tatiana de Rosnay

Publié le par uneoudeuxchosesavousdire

null 

C'est toujours avec une certaine réticence que j'aborde un livre qui traite de la Shoah. Il est parfois facile, pour certains auteurs, de se servir de ce douloureux épisode de l'Histoire pour construire une intrigue sur la pitié ou le pathos. Ce n'est pas le cas du roman de Tatiana de Rosnay.

J'ai été conquise par la structure du récit où s'entremêlent deux histoires :

- Paris, le 16 juillet 1942 : la rafle du Vel' d'Hiv'. La police française fait irruption dans un appartement de la famille de Sarah. Son petit frère, Michel, paniqué, se cache dans un placard, et Sarah, dix ans, l'enferme et emporte la clé en lui promettant de revenir. Mais elle est arrêté et emmenée avec ses parents.

- Paris, mai 2002. Julia Jarmond, journaliste pour un magazine américain, est chargée de couvrir la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv. Au cours de ses recherches, elle est confrontée au silence et à la honte qui entourent le sujet. Au fil des témoignages, elle découvre, avec horreur, le calvaire des familles juives raflées, et en particulier celui de Sarah. Contre l'avis des siens, Julia décide d'enquêter sur le destin de la fillette et de son frère. Soixante ans après, cela lui coûtera ce qu'elle a de plus cher.

   

La petite Sarah symbolise à elle seule tous ces enfants, qui en juillet 1942, ont été déportés lors de la rafle du Vélodrome d'Hiver.  Avec une justesse poignante, Tatiana de Rosnay décrit les conditions d’enfermement, les sentiments confus d’une enfant que la vie confronte trop jeune à la violence des adultes. Il est difficile de ne pas se passionner pour la quête de Sarah.
Parallèlement au calvaire de cette enfant, on découvre la vie de Julia Jarmond, journaliste américaine à Paris qui, pour les besoins d'un article, doit se renseigner sur ce funeste 16 juillet 1942. Elle découvre alors l’amnésie qui frappe la plupart des Français qu’elle rencontre. Cette héroïne moderne doit dans un même temps surmonter les embûches de sa propre vie personnelle et semble se nourrir du courage de Sarah pour y parvenir.
A travers la fiction, Tatiana de Rosnay émeut, enseigne et surtout rend un hommage poignant à ces familles décimées du jour au lendemain. 

 

Une interview de Tatiana de Rosnay (en 2 parties)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un film a été réalisé à partir de ce livre

 

Tatiana de Rosnay, Elle s'appelait Sarah, Editions Héloïse d'Ormesson, 2007

 

Publié dans Lectures

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article